Au pays des vermeilles- Noelle Chatelet

Publié le par Orchidee

Au pays des vermeilles, comme la carte vermeille, celle réservée aux cheveux "argents"... Même si de nos jours, les cheveux des grands-mères ne sont plus toujours argents, c'est le passage à l'état de grand-mère que nous décrit Noëlle Chatelet.
Au pays des vermeilles

La main de mon enfant est la main d'un homme.
Pas uniquement parce que la voilà père mais parce que toi, petite fille, son enfant à peine née, tu tiens presque entière dedans. [...]
J'ai le droit de te prendre dans mes bras un peu gauches d'émotion.
Bousculade du temps.
Temps où vont passer et se confondre d'autres visages familiers. Je te découvre à peine et déjà je cherche en toi des traits connus, des ressemblances.
Jeu des correspondances. Besoin de t'inscrire d'emblée dans une filiation, de te reconnaitre en même tempsque je fais connaissance pour exorciser le trouble de la nouveauté, en admettre la confondante, fabuleuse réalité ou par timidité tout simplement.
Car ta nouvelle présence au monde m'intimide, il est vrai.



Pour être pleinement dans ce nouveau rôle, elle se choisit un nouveau nom pour le définir : elle se fera appeler "Mano".

Je découvre qu'être grand-mère est une récompense. Je découvre qu'être grand-mère est ma fierté, une fierté qui amplifie, magnifie celle d'avoir un jour été mère, mais autrement.
Oui, fière je suis, ma mère, comme tu le fus avant moi.
Ce sentiment tout neuf, comme mon nouveau nom "Mano", n'a presque pas servi, mais il se délecte de ce jeu de miroirs qu'il propose à mes sens éblouis et curieux.

La naissance de sa première petit fille est l'occasion pour Noëlle Chatelet de chercher l'enfant qui est en elle. Comme Alice aux pays des merveilles, elle tente de descendre en enfance pour comprendre le lien qui unit la petite fille à sa grand-mère.


Avec beaucoup de justesse, de précision, de tendresse, Noëlle Chatelet décrit les instants d'émotions partagés avec sa petite fille, ses premières expériences, ses premiers mots.

"ouaf ouaf ouaf  ouaf"
Tu aboies comme le chien. Tu deviens chien. Plus jamais tu ne seras chien à ce point, à ce degré d'identification.
"allô allô allô allô"
Tu téléphones, tu es téléphone.
Mots et gestes au galop. Frénésie des mots et des gestes.
La répétition est ton métronome. Elle rythme la présence des choses et des êtres autour de toi.
De toi auprès d'eux.



J'ai vraiment adoré la simplicité et la force des mots choisis pour appuyer les idées simples, celles de la transmission, celles de la vieillesse, celles de l'enfant qui grandit. Tout semble devenir magique comme cette première chasse aux escargots, ce premier tour de manège...



D'autres avis

Lucione pas du tout convaincue
Cathulu

Publié dans Lectures

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S
<br /> tout à fait .... mais j'hésite à le lire avant ou après ???....quant au tag musical, j'y travaille dur :)<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Je te remercie pour la proposition de prêt de Personne. Je veux bien que tu me l'envoies. Je t'envoie mon adresse?<br /> <br /> <br />
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O
<br /> @val : par mail, bien sûr !<br /> <br /> <br />
S
<br /> je l'ai dans ma PAL depuis peu...bien en évidence :o)..une de mes prochaines lectures et à te lire, je m'en délecte d'avance !<br /> <br /> <br />
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O
<br /> @saraswati / une de tes prochaines lectures en lien avec ton actualité , non ???<br /> <br /> <br />