L'art de la joie-Sapienza Goliarda
J'ai lu ce livre parce qu'il m'avait semblé en avoir pas mal entendu parlé (en bien) sur la blogo : et bien m'en a pris ! Je me suis laissée happée par l'histoire de Modesta.
Modesta est née le 1er Janvier 1900. Elle vit en Sicile avec une mère qui s'occupe peu d'elle et une soeur "handicapée".
Au moment où elle découvre les plaisirs féminins grâce à Tuzzu (un jeune homme du coin) ... un autre homme lui prend sa virginité.... et elle se retrouve au couvent
Elle devient la protégée de Mère Léonora. Là-bas, elle apprend d'abord les mots (leur magie, leur sens et même leur pouvoir), De mère Léonaora, j'appris tant de mots nouveaux et beaux que dans les premiers temps, à force d'être attentive pour les retenir, la tête me tournait et le souffle me manquait.
On lui enseigne ensuite la musique, puis la solitude, la colère et l'injustice. Elle se forge un caractère sûr et fort : "jamais plus je ne m'abandonnerais au renoncement et à l'humiliation".
Pour sortir de ce lieu, pas d'autre issu que d'espérer la mort de mère Léonoraavant d'avoir pris le voile... Les échanges avec le jardinier du couvent lui seront aussi d'une grande aide (et la suivront toute sa vie).
Elle quitte le couvent, et se retrouve dans une ancienne famille aisée : avec une jeune fille de son âge et une "princesse" assez acariâtre.
Gaian'était pas folle. Je savais que nous apparaît comme folie toute volonté contraire à nous existant chez les autres, et comme raison ce qui nous est favorable et nous laisse à l'aise dans notre façon de penser.
Modesta devra encore se battre et faire preuve de malice (mais on pourrait aussi appelerça de la manipulation) pour arriver à ces fins. Elle devient Princesse à son tour, puis mère, tante et grand-mère. Elle est aussi intransigeante en amour :
L'amour n'est pas un miracle. C'est un art, un métier, un exercice de l'esprit et des sens comme un autre.
Nous suivons ainsi Modesta pendant un demi siècle : ce qui permet aussi d'aborder les deux conflits mondiaux, la politique, la liberté de la femme.... Les relations parents-enfants, la vieillesse.
Quiconque a connu l'aventure de doubler le cap des trente ansn sait combien il a été fatigant, âpre et excitant d'escalader la montagne qui des pentes de l'enfance monte jusqu'à la cime de la jeunesse et combien a été rapide, comme une chute d'eau, nu vol géométrique d'ailes dans la lumière, quelques instants et...
Dans cette vie pleine d'embûches, Modesta doit toujours faire preuve de courage pour avancer. Parfois aussi d'ambition et de méchanceté... (ce qui est un peu moins "respectable"). Elle mène une vie dont la seule ligne de conduite est de vivre ses choix, de prendre du plaisir aux choses et de ne pas renier sa pensée.
J'ai aimé l'aspect "pensée positif " du livre : se battre pour ses idées, ses choix, pour un monde où chacun aurait les mêmes droits d'expression, vivre ses plaisirs sans contraintes de la société.
J'ai -un peu- moins aimé, la façon parfois peu recommandable dont Modesta arrive à ses fins (pour sortir du couvent, ou déménager sur la côte).
Certains facilités de rédaction sont aussi un peu ennuyeuses parfois , on a l'impression de lire une pièce de théâtre (dialogues bruts avec le nom des personnages).
Pour autant, je garde un regard plutôt positif sur ce livre : qui ne révérait pas d'une vie aussi remplie ?
D'autres avis
Biblioblog(Laurence et Oselire)
Journal d'une lectrice plutôt pas favorable à Modesta.
Les jardins d'Hélène : un roman qui lui tombe des mains
La conjuration des livres :très décue du roman
Les lectures de Sophie :"J'ai eu comme l'impression que Goliarda Sapienza voulait aborder trop de sujets: histoire, psychanalyse, politique, relations intimes, par le biais de longs dialogues tombant un peu comme un cheveu sur la soupe et entraînant une espèce de fouillis, du moins "
Marie : Ce livre est un hymne vibrant destiné à toutes les femmes, et surtout à celles qui affirment leur attachement à la liberté, celles qui happent toutes les bribes de bonheur de la même manière qu'un enfant essaie d'attrapper la lune. Le bonheur ne se pose pas sur nous spontanément, sans effort. Si on ne se surpasse pas, le bonheur ne fait que nous effleurer furtivement.