Corps-Fabienne Jacob
Les confessions de Monika, esthéticienne.
Les parents ont en tête des choses quand ils donnent un nom à leur enfant.Dans la vie de leur enfant, tout changera toujours, pas le nom. Les parents choisissent même s'ils savent que c'est pour toujours. Monika, c'est mon nom. A quoi ont pensé les miens en m'appelant Monika. A la Suède ? Pourquoi ils ont préféré le "K" au "C", ils ne sont plus là pour répondre. Trop tard pour les origines, il reste l'avenir.
Des corps, Monika en voit tous les jours dans son institut.
Le corps est la dernière chose qu'il nous reste. Le corps et la première et la dernière chose, de la naissance à la mort, on a le même. Il change pas quoi qu'on en dise. Ne croyez pas ceux qui disent que le corps change. Il change pas. c'est le notre malgré les années, malgré ce qu'il a vu, subi, même si c'est un autre, c'est makgré tout le même de la naissance à la mort.
Monika a sa propre conception de la beauté de la femme.
Il faudrait dire aux femme d'arrêter de se faire des mèches, c'est moche. Qui a inventé ça ? D'arrêter le gloss aussi, qui a inventé ça encore ? La texture des lèvres est une perfection, les lèvres n'ont besoin de rien couleur et matière une perfection. D'arrêter les caleçons aussi. Elles pensent faire ça pour les hommes, le pire est qu'ils n'aiment pas ça. Les seins morts, pareil, quel homme pourrait aimer un seins mort, un sein qui ne respire plus, ce qu'ils aiment eux c'est la matière molle et blanche, la matière organique du beurre, ça leur fait penser à avant, à l'enfance [...] Qui leur a demandé de mettre des seins morts ? Quelqu'un a bien dû le faire mais on ne sait pas qui, si ce ne sont pas les hommes, alors qui ? Sans doute elles-mêmes, l'idée qu'elles-mêmes se font de ce qui plaît aux hommes ou pas. Je sais, moi, quand elles sont belles. Les femmes, c'est mon métier. elles sont belles quand elles sont dans la vérité. Exactement dans la coïncidence de leur corps et des années, cela s'appelle la vérité. Personne ne leur a jamais dit ça.
Monika s'occupe de ces corps, mais pas seulement... des femmes se livrent à elle pendant les soins et Monika écoute. Elle écoute les histoires de ces femmes plus ou moins jeunes, leurs rêves, leurs craintes, leurs manques, leurs moments de vie forts ou insolites.
Ces histoires réveillent en Monika ses histoires d'enfance : sa quête du mystérieux "secret de la chambre des parents" avec sa soeur Else, ses modèles de femmes (sa voisine, sa soeur....) Monika se pose des questions sur le sens de la vie, les plaisirs de la vie.
Les femmes sortent des petites filles qu'elles ont été. Je me demande quels modèles elles ont eus dans leur enfance, une cousine avec une coiffure qu'elles ont ensuite imitée, une voisine avec des mots bien à elle qu'elles se sont ensuites réappropriés. Moi, mon modèle, c'était Else. Je ne serai jamais devenur ce que je suis sans ma grande soeur.
L'enfance est la grande matrice. Les corps des femmes sortent de là, des jeux de l'enfance, plaisirs et craintes mêlés, des impatiences criardes, des séances d'ennui muettes, longues, à croire que l'ennui est la salle de projection del'éternité.
J'ai vraiment aimé la poésie de ce livre.
Ce roman est une déclaration d'amour aux corps de toutes les femmes. C'est vraiment la thématique qui m'a convaincue, pas le style. En effet, le style n'est pas très littéraire , nous sommes plutôt dans de l'oral-ou de la pensée- retranscrite par écrit, c'est parfois un peu génant.
Je le recommanderai tout de même.
D'autres avis... sur ce livre, qui ne fait pas l'unanimité !
Audouchoc : Malgré de beaux passages, l'écriture m'a claqué la porte au nez. Impossible d'entrer dans ce langage parlé, avare de négations et de virgule. De plus en plus hermétique au style de l'auteure, le livre m'est tombé des mains.
Le livraire :Il y a malheureusement dans Corps certains flottements, notamment en raison des nombreuses alternances entre les portraits de femmes et les souvenirs, qui nuisent au rythme et à l’homogénéité de la narration. Il lui manque, pour moi, cette grâce, cette harmonique qui font les grands romans que l’on aime à relire.
L'idée de la réflexion sur le corps me plaisait, mais je me suis perdue dans ces chapitres parlant tantôt de l'enfance de Monika, tantôt de la vie de ses clientes, sans arriver à comprendre où l'auteur voulait en venir. En plus, je n'ai pas aimé son style, ces phrases peu ponctuées et quasiment sans négation
Au Bonheur de Mathilde :
Les livres de Malice : Le sujet est original c'est sûr. C'est une déclinaison sur le corps des femmes.
Gros problème pour effectuer mon billet voilà que je l'ai lu il y a peu et je me souviens de rien. Pas d'attachement a un personnage quelconque ! Écriture n'est pas cérébrale, elle est physique, s'est écrit à bras le corps.
Je m'attendais à des portraits de femmes, à une analyse de la femme actuelle mais non. Je n'ai jamais réussi à entrer de ce roman. On a des bouts de vie de l'une, de l'autre et aussi de Monika. Mais tout ça reste plat.
Moi qui pensais trouver quelque chose dans la veine de "Venus beauté", j'ai été déçue.
Heureusement qu'il était court parce que je me suis ennuyée ferme. Est-ce l'écriture ? Est-ce moi ? Je ne sais pas mais c'est une déception. Allez au suivant...
Cathulu : En tissant les souvenirs de l'esthéticienne aux confidences de ses clientes, Fabienne Jacob évite l'aspect "succession de portraits" et confère une vraie chair à son roman. Son style , parfois rude mais aussi sensuel, peut parfois heurter mais j'en retiendrai surtout son adéquation avec l'exploration de ce territoire de l'intime. Une jolie découverte .Un livre, pour lequel j'aurais eu un vrai coup de coeur s'il avait davantage développé l'aspect tactile du métier évoqué.